Plus loin, sur une île...

Eledhwen se redressa, surprise. Leurs visages étaient tout prêts.

_ "Comment donc ? Je vivrai alors que vous ne seriez plus ?"

Elle lui reprit la main pour le réconforter et poursuivit :

_ "Mais monseigneur, cela ne se peut pas. Vous n'aviez rien à gagner à vous lancer périlleusement à ma suite. Le Grand Aristote ne peut que vous protèger pour le courage et le désintéressement dont vous avez fait preuve."

Elle lui sourit :

_ "Le dénouement sera heureux, je puis d'ors et déjà en gager."

Elle souffla au bout d'un temps :

_ "Je n'ai jamais rencontré la Sainte Nathan... On dit que c'est la plus belle et la plus généreuse des femmes que la Bretagne ait enfanté."

Bah ! La mort n'est point grande peine pour l'homme de la tourbe , il ne me serait point regrettable de périr au cours d'une noble action , de ce fait je ne me soucie guère de mon sort dans la mesure ou je suis rassuré du votre. Quoiqu'il m'advienne , tant que vous vous en sortez indemne , cela sera pour moi un heureux dénouement.

Myrlin prit la main de la jeune fille entre les siennes et n'hésita plus à croiser son regard.

Si le destin le permet , je vous présenterais à Dame Nathan , si vous le souhaitez bien sûr.

_ "Avec grand plaisir..."

Le coeur d'Eledhwen battait à tout rompre. Le jeune homme était si humble et si simple à la fois...
Alors, dans un élan inspiré, la demoiselle posa une main blanche sur la joue de Myrlin et embrassa ses lèvres avec une infinie douceur.

Puis, comme revenant à elle, elle écarquilla les yeux et bégaya :

_ "Par la Sainte Reine ! Je... je suis... je me suis laissée... hum... euh..."

Son visage s'était empourpré.

Myrlin complètement surpris ne trouva mieux de rien à répondre que :

Que ... quoi ... Oh .... Ma doué ..... Je .... Euh .... Oooh .... bin ça ..... Je .... Je....

Rougissant il parvient à prononcer :

Je ne mérite pas telle merveille et telle chance.

Sous l'oreille attentive du pirate de quart qui n'osait ma foi point interrompre les conversations (si l'on puit appeler quelques séries de bégaillements ainsi), Eledhwen se lança :

_ "Monseigneur Myrlin... Je doute que ce que je veux vous dire ne vous intéresse car je n'ai pas même une ébauche de personnalité ni un physique remarquable... Bref. Ce que je voulais vous dire c'est que... je ne sais pas très bien le formuler mais vous m'apportez une sorte de... paix intérieure. Je n'ai jamais ressenti ça auparavant. Je n'ai pas l'impression de devoir faire des efforts pour vous satisfaire ; je peux être moi sans me demander si cela conviendra..."

Ah .. Euh ... mais mais pourquoi auriez vous besoin de vous forcer ? Vous êtes en tout point parfaite noble dame. Je suis bien heureux si je puis contribuer à votre satisfacation , je ne demande rien de mieux que de vous savoir heureuse.

Eledhwen retira doucement sa main de celle de Myrlin.

_ "Merci." souffla-t-elle.

Son visage était redevenu pâle. Elle ramena ses longues jambes contre sa poitrine et les enlaça de ses bras fins. Puis elle posa sa tête sur ses genoux.
*Quelle délicate façon d'être rejetée* pensa-t-elle.
Eledhwen se plongea dans une profonde contemplation de la mer. Les pirates, un peu plus loin, étaient îvres et s'adonnaient à des chants plutôt grossiers. Irtamène était allongé sur le sable et ronflait bruyamment.

Le coeur de la demoiselle explosa littéralement.
Quelle était cette sensation, ce sentiment ?
Se sentir si forte et si fragile en même temps...

Les lèvres de Myrlin avait du miel l'odeur
Ainsi que de la rose la douceur !

Quand leurs bouches se séparèrent en un ultime baiser
Eledhwen, rougissante, recommença à bégayer :

_ "Mais... monseigneur... j'avais cru comprendre que... vous ne ressentiez rien... Vous jouez vous... de moi ?

Puis elle essuya une larme qui roulait avec paresse
Preuve de joie plus que de tristesse.

Je ... euh ... veuillez m'excusez je me laisse aller à l'émotion.
Je ... hein ... euh quoi ? Ne rien ressentir ? Mais je ne suis qu'extase devant vous ô Eledhwen et me damnerais pour vous.
Mais ... mais comprenez que je ne puis vous manifester ma passion envers vous , vous êtes noble , vous êtes fiancée à un baron , vous êtes sublime , là ou je ne suis qu'un petit fonctionnaire du petit peuple semblable à mille autres. A-Alors je ne désire point vous encombrer inutilement............

Ses lèvres revinrent se poser contre celle de l'irlandaise , puis il se recula.

Le ciel puisse t il me pardonner l'outrage que j'ai commis à votre encontre à et l'encontre de votre fiancé. Je ne suis pas digne de vous et ne suis digne de rien , moi qui nous mène au pêché.

Eledhwen attrapa ses mains et les serra dans les siennes :

_ "Monseigneur, ne parlez pas de rang quand par votre venue ici vous avez eu la bravoure d'un chevalier d'Arthur."

Ses yeux se firent d'une douceur sans pareil.

_ "Ne parlez pas non plus de pêché quand c'est vous qui me sauvez de l'Enfer."

Elle se rapprocha de lui.

_ "Ne dîtes rien. Ni sur la noblesse, ni sur la damnation. Les autres clercs m'auraient laissé à mon sort et le pêché serait de préférer mon malheur au coté du baron plutôt que mon bonheur près de vous."

Elle lui caressa la joue avec émotion et l'embrassa... Un baiser gorgé d'amour...

Ooooooh vous ... vous exagérez , je ne suis pas tout cela. Je ne suis qu'un modeste clerc , pas un brave. Je ... je ne suis pas homme à assurer decemment l'avenir d'une femme , j'ai déjà si grande peine à assurer le mien. Alors que votre baron je suis sûr pourra .... pourra ....

Il n'acheva pas sa phrase , succombant à la tentation des lèvres délicates lui ouvrant les portes de la félicité

Liliann et Pidou arrivèrent sur la plage un peu plus loin pour ne pas se faire voir. La nuit était tombée et il était plus facile de se cacher. Les deux amazones se réfugièrent derrière un buisson. Personne ne pourrait les remarquées. Elle n'avaient fait aucun bruit et rien n'éclairait la forêt à cette heure du soir. Il était pratiquement impossible de les voir. Elles observèrent le nombre de pirates et leur situation (sont-ils affaiblient par l'alcool?). On pouvait voir la sirène ligottée au loin, surveillée par un pirate à moitié endormie par l'alcool. Qui était le jeune homme avec la sirène? Pidou se pencha vers Liliann et lui murmura...
Liliann il y aura une personne de plus à libéré je crois.